Suite
de l'article ( Le renouveau de la puissance diplomatique française
? )
La population de
la France représente environ 1 % de la population mondiale.
Mais sa présence et son rôle sont ceux d'une grande
puissance. La France est :
- l'un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité
de l'Organisation des Nations Unies (avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne,
la Chine et la Russie) ;
- l'un des membres du G8, c'est-à-dire l'un des huit grands
pays industriels du monde ;
- l'un des membres prédominants de l'Union européenne
;
- l'une des puissances nucléaires du monde.
La disparition de
l'Union soviétique en 1991 a changé les données
de la stratégie française. L'idée d'une défense
européenne réapparaît. La loi de programmation
militaire pour la période 1995-2000 a pour objectif de moderniser
l'armée française. Elle prévoit à la
fois le maintien des forces tratégiques nucléaires
et celui des forces conventionnelles d'intervention rapide (aviation,
marine et infanterie). Depuis les années 1970, ces dernières
intervenaient dans le cadre d'accords d'Etat à Etat, dans
les anciennes colonies. Actuellement, elles sont amenées
de plus en plus à intervenir dans le cadre des responsabilités
nationales, comme en Yougoslavie ou au Rwanda.
Plus encore que
par sa puissance militaire et diplomatique, c'est par la diffusion
et l'usage de sa langue que la France rayonne dans le monde. Plus
d'une quarantaine d'Etats sont concernés par un tel usage,
cette situation étant le fruit de l'histoire, qu'il s'agisse
de la colonisation (Afrique Noire et Afrique du Nord, péninsule
indochinoise), d'un passé commun (Canada) ou de liens culturels
particulièrement forts (par exemple, avec la Roumanie).
La francophonie
se double d'une diffusion de la culture française, qui dépasse
largement la seule aire linguistique francophone. Là encore,
le poids de l'histoire reste fort, la littérature française
ayant toujours connu un large écho dans le monde. De grands
auteurs français sont devenus universels (ainsi Victor Hugo
ou Voltaire), de grands intellectuels ont connu une audience internationale
(Jean-Paul Sartre, Albert Camus), des lieux sont devenus quasi mythiques
parce que des peintres ou des écrivains y vécurent
(la butte Montmartre, Montparnasse, Saint-Germain des Prés,
à Paris).
Mais cette exportation
de la culture et ce prestige de la langue se sont heurtés,
au XX° s., à la concurrence de la langue anglaise. Dès
la première moitié du siècle déjà,
une telle place s'expliquait par l'importance de l'Empire colonial
britannique et par la puissance montante des Etats-Unis. Bien plus,
depuis la Seconde Guerre mondiale, les médias anglo-saxons
ont affirmé leur suprématie dans le domaine de l'audiovisuel.
Ce phénomène venant s'ajouter au poids de l'économie
et de la technologie américaines, et à l'usage par
le Japon de l'anglais dans ses activités commerciales, fait
de plus en plus de l'anglais la langue des affaires et de la science.
Dans les domaines
culturels comme le cinéma et la télévision,
l'anglais est également devenu prédominant. A tel
point que, dans les négociations sur le commerce international,
on voit apparaître une demande européenne pour quer
soit préservée "l'exception culturelle"
: c'est-à-dire que les productions relevant de la culture
ne soient pas régies par les seules règles du marché.
Une telle notion a entraîné de vifs débats en
France en 1994, dont l'ampleur même révèle que
l'expression culturelle est considérée comme une part
de l'identité française.
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Paris et Washington
saccordent sur un point : Saddam Hussein constitue un grave
danger pour la démocratie et la paix dans le monde.
Paris et Washington
sont en désaccord sur la façon de traiter le problème
« Saddam » et sur les conséquences quengendrerait
le « traitement adopté » selon un diplomate en
poste à lONU.
Lusage de
la guerre préventive ne saurait être exclusivement
réservé à lAmérique sans lêtre
aussi conséquemment autorisé aux autres puissances.
Et cest de là que provient le fondement du désaccord
franco-américain sur la question irakienne. Jacques Chirac
insista même sur la problématique en citant des exemples
qui ne sont pas pris au hasard : « que ferons-nous si la Chine
usait de la même stratégie (de guerre préventive)
contre Taiwan, ou si lInde attaquait de la sorte le Pakistan
et inversement ? ».
LAmérique,
dans ses négociations actuelles, mettrait en lumière
linconscience française face au danger, référence
à peine voilée au « pacifisme utopique »
des dirigeants français aux accords de Munich en 1938. Bush
aurait donc pour rôle de donner au monde la marche à
suivre et surtout dapporter la maturité nécessaire
aux diplomaties pour combattre les vraies menaces ou celles quil
aura lui-même définies.
La France, pour
certains analystes , aurait une diplomatie complexe de compromis
qui peut laisser croire à une certaine inconscience quant
aux dangers quelle encourre elle aussi en « aidant »
lIrak contre « lagressivité un peu rapide
de lallié américain ». . La France serait
donc aveuglée par une politique pro-arabe dont les seuls
fruits seraient une éphèmère « grandeur
diplomatique » La France est donc à la fois prudente
et sage comme elle est inconsciente : sage quant aux vélléités
de lallié, inconsciente quant aux mensonges de soi-disants
« amis ».
La frappe préventive
ne peut constituer un mode de règlement raisonnable des conflits.
La différence fondamentale réside dans le fait quune
telle stratégie pourrait permettre aux Etats-Unis de conserver
un continuel avantage technologique, militaire et économique
dampleur mondiale là où la France naurait
plus aucun rôle crédible à jouer. Accepter purement
et simplement la stratégie américaine serait ainsi
un suicide de la diplomatie française. La question qui demeure
est celle-ci : en quoi la France a-t-elle plus intérêt
à défendre lIrak alors quil est clair
que ceci ne lui évitera pas dêtre une des cibles
privilégiées de lislamisme ? La France na-t-elle
pas plus intérêt à aider lallié
américain que de « soutenir » un dictateur ?
La France chercherait
la « grandeur » et sattache au peu qui lui reste
pour saffirmer sur la scène internationale. Certains
responsables du Foreign Office affirment que ce sont les derniers
souffles dune puissance mondiale depuis 1870. Mais le jeu
nest pas si simple.
La diplomatie française
pourrait avoir adopter un jeu bien plus subtil que lanalyse
quen font les britanniques. Et il est vrai quau vu des
propos récemment tenus par Donald Rumsfeld, secrétaire
à la Défense des Etats-Unis, déclarant que
« la France est et demeure lallié de toujours
», on peut se demander si la diplomatie française ne
consiste pas en un actif double-jeu qui aurait pris de cours les
américains. Sentendre avec les arabes pour calmer les
menaces qui pèsent à lintérieur même
de la France tout en négociant dans une « ambiance
féroce mais feutrée » avec le « partenaire
» américain. La France présente donc des idées
dun retentissement international qui la pose en défenseur
des « opprimés de lAmérique » tout
en nagissant aucunement dans les faits contre laction
américaine. Ny-a-t-il pas un intérêt plus
conséquent à voir pour les américains leur
plus vieil allié prendre les initiatives que de voir les
russes ou les chinois forcer le pas ?
La France veut
se faire lécho dune nouvelle voie diplomatique.
Elle pourra ainsi déclarer au monde « quelle
fit tout ce quelle put en son pouvoir et quelle demeure
le seul rempart contre lhyperpuissance américaine ».
En conclusion, on
peut dire que la France redevient ,certainement,une puissance diplomatique
de premier rang au détriment de la Russie et de la Chine
par sa prise de position forte dans la crise irakienne. LOccident
en général en sort donc renforcé, les «
amitiées arabes de la France » permettent aux démocraties
déviter le « clash ou le choc ». Cette
diplomatie française est encore renforcée par l'alliance
avec l'Allemagne. Toutefois, l'affaire irakienne n'est pas terminée
à ce jour. Et un retournement de position ( brutale ) de
la diplomatie française pourrait être synonyme de sa
fin. La porte de sortie reste trés mince et on pourrait voir
prochainement au Conseil de sécurité un choix de la
diplomatie française qu'elle trainera en héritage
trés longtemps quelque soit la décision...
Demesmaeker
Tony
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