Tous le mois de mai a été marqué par les manifestations des fonctionnaires, des salariés du privé contre le projet de réforme des retraites. La réforme proposée par le Gouvernement ( Plan Fillon ), selon ce dernier, a pour objectif de sauver le système de retraite par répartition. Le Gouvernement, les syndicats… sont au moins d'accord sur le fait de la nécessité d'une réforme. Mais ce sont dans les choix de réforme que les désaccords naissent. Les opposants à la réforme Fillon, de l'extrême gauche à la droite libérale, accusent le gouvernement d'avoir choisi une approche strictement comptable.

La France consacre aujourd'hui 12 % de son PIB aux retraites. A niveau de pensions de retraite inchangé, 16 % du PIB devraient y être affectés en 2040. Est que la France n'a pas les moyens de surmonter ce problème sans réforme ?
La Cgt, Fo et l'Unsa assurent que notre pays peut le faire et préconisent une meilleure répartition de la création de richesses entre les revenus du capital et ceux du travail. Selon la Cfdt, une Csg-retraites de 0,2 % ou 0,3 % pourraient dégager les marges de manœuvre nécessaires à l'équilibre financier du régime général des retraites. La hausse des cotisations salariales pourrait toucher, en priorité, les rémunérations les plus élevées, par exemple en déplafonnant les cotisations des cadres et des dirigeants. Pour Fo, elles rendent l'allongement de la durée de cotisations totalement inutile et permettraient même de réduire cette durée à 37,5 annuités.

Pour le Gouvernement, les capitaux pourraient déserter la France pour être investis dans des pays fiscalement plus cléments et les hauts revenus pouvant être tentés d'abandonner le régime par répartition pour y préférer les systèmes de capitalisation.
Comment allonger la durée de l'activité alors que le marché du travail exclut les travailleurs aux deux extrémités de la pyramide des âges ? Cela suppose une politique de l'emploi qui incite les entreprises à conserver des salariés vieillissants, qui valorise et rende solvables les activités susceptibles d'être confiées aux travailleurs âgés et, surtout, qui modifie des attitudes socioculturelles profondément ancrées, en France puisque, nous sommes le pays européens où les individus entrent le plus tard dans la vie active et y sortent le plus tôt.

Le problème des retraites amène la société à réagir. En effet, la retraite touche la vie de tous les individus puisque ces derniers y seront dépendants dés leur sortie de la population active. Mais un constat apparaît. Il y aura beaucoup plus de retraités dans l'avenir et moins d'actifs. Ce sont les actifs qui financent les retraites. Certainement, la France, un pays très riche du monde, peut surmonter sans réforme le cout progressif des retraites. Mais le pays devra faire des choix budgétaires. L'objectif de la réforme est d'éviter ces choix budgétaires dans l'avenir. Est ce qu'une baisse du budget de la justice, de la sécurité ou même de l'éducation sera admise par les français ?

Le problème des retraites est un problème social, économique et politique. Mais dans le bouillonnement social actuel, le citoyen reste dans la confusion. Les idées se contredisent, emploient des thémes qui sont peu expliqués ou utilisent un jargon complexe.

Quels est l'origine de notre système de retraite, comment fonctionne t-il actuellement et quelles sont les propositions de réformes faites par le Gouvernement et les syndicats pour le " sauver " ? Le dossier joint à cet article a pour objectif de clarifier la situation que vivent les français en ce moment et de manifester l'enjeu des retraites dans notre société…

Demesmaeker Tony