La France est-elle en train de mourir ?
Alors que depuis la fin de l'année 2003 s'est installé un grand débat sur les dérives de la puissance économique française. Selon les critères du Forum économique mondial se déroulant chaque année à Davos en Suisse, la France est le pays occidental qui souffre le plus d'archaïsmes liés au poids de l'Etat, à son syndicalisme et à son incapacité à organiser un dialogue social responsable. Constat édifiant, la France prend la 78ème place mondiale pour le climat social et le poids de son administration ; la 53ème place pour la R&D (recherche et développement) ; la 47ème place pour l'investissement des entreprises et la 44ème place pour le chômage. Comparatif synthétique avec
les principaux pays de l'OCDE en terme d'écarts significatifs de
performance : Les indicateurs de performances de la France |
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1) Les aspects négatifs |
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Si la France ne consacre
que 1,1% de son PIB à l'enseignement universitaire, le nombre de
ses diplômes du supérieur est l'un des plus bas de l'OCDE
: seulement 12% de la population a un niveau d'éducation élevé
(minimum bac+5) : |
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2) Les aspects positifs |
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Si l'économie française enregistre et/ou repose sur un certain nombre de faiblesses structurelles, elle dispose néanmoins de nombreux atouts qu'il ne faudrait pas voir se réduire ou se dilapider dans les prochaines années. - 1ère destination touristique
du monde avec 1 touriste sur 10 passant ses vacances en France, soit 76,5
millions de visiteurs en 2001 : - 2ème réseau diplomatique
du monde avec 169 ambassades ou représentations diplomatiques auprès
des organismes internationaux (ainsi que 166 missions économiques
à l'étranger) : - 2ème puissance agricole mondiale
avec 32,7 milliards de dollars de vente à l'export, favorisant
ainsi la seconde source d'excédent commercial après le matériel
de transport (aéronautique) en base 2001 : - 2ème marchand d'armes de
la planète, ex æquo avec le Royaume-Uni, avec 2,4 milliards
d'armes livrées en 2000 (pour 130.900 salariés dans l'industrie
de l'armement) : - 4ème exportateur mondial
en excellant dans l'agroalimentaire, le matériel de transport,
les services de banque et d'assurance et le luxe en prenant 5,2% de part
en marché mondial en 2001 : - 4ème investisseur à
l'étranger, dont 50% des investissements effectués en Europe,
moins d'1/3 aux Etats-Unis et beaucoup moins en Asie pour un total de
19 milliards de dollars réalisés durant les 9 premiers mois
de 2002 : - 5ème puissance économique
mondiale au coude à coude avec le Royaume-Uni avec un PIB estimé
à 1.310 milliards de dollars (base 2001) : - 5ème bourse mondiale, même
si la Bourse de Paris pèse 10 fois moins que Wall street avec "seulement"
892 milliards d'euros en capitalisation boursière (base fin janvier
2003) : - 6ème budget militaire du
monde avec 25,3 milliards de dollars en 2002 : Tous ces points positifs importants
ne doivent pas être oubliés. La France contient des talents
qui permettent de limiter les erreurs. Le meilleur exemple est qu'elle
est l'un des pays qui détient le nombres d'heures de travail le
plus faible au monde. Et pourtant, cette faiblesse de temps de travail
n'empeche pas la France d'être une puissance exportatrice importante
de l'Europe et même du Monde ( voir comparatif en dessous ). De
plus, cette diminution de temps de travail peut favoriser à moyen
terme le secteur des loisirs, domaine où la France a une place
priviliègée. - Heures de travail par an (H) et
nombre de jours de congés (C) dans certaines grandes villes du
monde :
Quel France dans le Monde du 21ème siècle ? Israël est l'Etat qui, par rapport à sa puissance industrielle exerce l'influence la plus grande dans le monde. A l'inverse l'Italie, qui appartient au G7, est l'Etat dont l'influence, par rapport à sa puissance industrielle, est la plus faible. Il est important d'établir
une distinction entre influence et rayonnement. Le rayonnement est le
produit du prestige historique et culturel d'un Etat. L'influence s'exerce
par le truchement de la puissance politique et économique d'un
Etat, l'influence culturelle étant la conséquence de cette
puissance. Israël influence souvent de façon décisive
mais, en tant qu'Etat, ne rayonne pas. L'Allemagne influence mais ne rayonne
plus depuis deux générations. La France, par exemple en
Amérique Latine, rayonne mais n'influence que modestement. L'Autriche
a cessé à la fois de rayonner et d'influencer. Pour la France, qui rayonne comme
grande puissance au plan politique, militaire et culturel jusqu'à
la Seconde Guerre mondiale, le problème est aujourd'hui d'éviter
de glisser vers le statut de l'Italie. Grâce à une expansion
économique vigoureuse, durant les années qui séparent
de l'après-guerre de la première crise pétrolière
(1973), à une remonté démographique, à la
possession de l'arme nucléaire, grâce à un siège
au Conseil de Sécurité, au maintien d'une zone d'influence
directe en Afrique et au prestige du général de Gaulle,
la France joue un rôle et occupe une place de choix, bien que graduellement
déclinante, depuis un quart de siècle. La rupture essentielle marquée
par l'après-Guerre froide - 1991 est une des trois dates clefs
du siècle avec 1914 et 1945 - se traduit par un recul de la position
qu'occupait la France. Des facteurs indépendants de notre volonté
ont pesé dans le sens d'une perte relative d'influence. Le recul en Afrique des positions
françaises - dont l'analyse sort de notre propos - ajoute un élément
à notre repli (Rwanda, Burundi, Congo) mais on voit apparaître
un léger retour de la France vers l'Afrique avec notamment ses
actions en Côte d'Ivoire. L'Europe qui est notre avenir stratégique
est, pour l'instant et pour une période indéterminée,
en devenir. Le facteur temps et la multiplication des partenaires sont
chargés d'incertitudes et constituent une série de paramètres
que nous ne maîtrisons pas. L'Europe que nous souhaitons est-elle
à l'image de celle qu'espèrent nos principaux partenaires
? Par ailleurs, n'y-t-il pas une contradiction entre nos buts proclamés
qui sont dans le fil du gaullisme et nos conduites qui depuis quelques
années les contrarient ? Malgré des réalisations
industrielles et technologiques importantes, notre situation actuelle
est modeste dans la mesure où nous subissons à la fois les
effets de notre relative stagnation et, surtout, l'impact considérable
de la concurrence américaine dans nombre de domaines. Nous subissons
aussi la montée irrésistible de la langue anglaise et de
ses moyens de diffusion ; le piétinement relatif de la construction
d'une Europe dotée d'un projet autonome ; les limites de notre
capacité d'intervention en ex-Yougoslavie ; les problèmes
au Moyen-Orient ; le vide de l'UEO, etc. Par voie de conséquence, nous
sommes à la fois dans une phase de baisse relative de statut et
en posture défensive tandis que notre situation économique
et sociale est peu dynamique ce qui amenuise, voire décrédibilise,
nos propositions. Faut-il insister sur le fait que de
façon ultime nous pèserons en très grande partie
ce que pèsera notre puissance technico-économique ? A cet égard, l'impulsion essentielle
devrait venir de la capacité à mener une réforme
administrative destinée à redonner dynamisme à un
appareil étatique lourd et paralysant d'une part. La politique d'influence des Etats-Unis
est diffusée par un ensemble de vecteurs : · L'idéologie : la démocratie,
l'économie de marché et les droits de l'homme, ceux-ci étant
sélectifs et constituant une arme politique. Pour mesurer régulièrement
leur image - reflet au moins partiel de leur influence - les Etats-Unis
disposent d'une agence : US Information Agency. Celle-ci publie une série
de sondages effectués, à la demande de l'USIA, par des organismes
de sondages locaux sur des questions intéressant les Etats-Unis.
Les points forts des Etats-Unis dans
la stratégie d'influence exercée de façon ciblée
sont : La Grande-Bretagne, quant à
elle, axe sa politique d'influence sur : Quant à l'Allemagne, son influence - au profil discret compte tenu du passif de la Seconde Guerre mondiale dont désormais 55 années nous séparent - s'exerce d'abord économiquement et commercialement à travers des politiques dynamiques menées par les firmes allemandes et non par l'Etat ou les entreprises d'Etat. Au sommet, on ne peut que constater une crise des élites en France. Contrairement à ce qui s'entend communément aujourd'hui, le problème n'est pas l'existence de l'Ecole Nationale d'Administration ou de Polytechnique mais la pérennité de la position acquise. Guère de place pour ceux qui sont issus d'autres filières et notamment du terrain et qui pourraient irriguer par des méthodes ou une pensée originale à la fois l'Etat et les entreprises nationalisées. Pourtant, nos atouts existent. Nous
sommes très performants dans ce qu'on pourrait nommer les "gros
systèmes". Qu'il s'agisse d'Airbus, d'Ariane, d'EDF-GDF, de
l'eau, des barrages, des travaux publics, de ports, d'aéroport,
de Train à Grande Vitesse, de métro, de Telecom, etc. Sources générales
d'informations : Alternatives Economiques - Challenges - L'Entreprise
- L'Expansion - Le Point - Diploweb Demesmaeker Tony |