Problématiques constructivistes
Section 2 : Le projet constructiviste
Il n'y a pas de faits bruts alors il n'y a que des faits construits par le chercheur. Par exemple, on étudie les partis politiques. Ils sont un ensemble ( dirigeants, manifestations, programme, militants, idéologies ). Mais les partis politiques sont aussi une idée. On peut construire cette idée. On peut le prendre par les idéologies ou par les dirigeants. Mais ces deux là peuvent s'opposer. Rien dans la science politique est donné, tout est construit.
a) Le choix de l'objet
Il n'y a pas de liberté
totale. Les objets ont une construction préalable, un paradigme. Par
exemple, la construction de la société du 18ème siècle
peut être un sujet. En France se développe une nouvelle pensée
: les Lumières ( nouvelles manières de voir la société
). Avant, l'explication de la société passait par la puissance
de Dieu dans la société ( la tradition ).
Les Lumières rejettent cela. Maintenant, c'est la nature. L'histoire
de la société parle de l'état de nature ( actions des individus,
les sentiments naturelles, le droit naturel
). C'est ça un paradigme.
C'est l'explication de la société par un ensemble de notions.
On est victime des paradigmes. On peut faire des analyses différentes
des faits car il existe différents paradigmes ( le paradigme de Dieu,
le paradigme naturel
).
Quand on construit quelque chose, ce dernier dépend du paradigme d'où
on vient. C'est la source des conflits entre les partis. Les paradigmes sont
inconscients. Il y a des différences de paradigmes entre les civilisations.
Il faut connaître dans quel univers paradigmatique, on se trouve. Cela
est considérable dans la construction d'un objet ( problème des
préjugés ).
Si toutes situations sociales est le résultat d'une construction, celle-ci
ne vaut que par rapport au paradigme.
b) L'explication des phénomènes sociaux
L'expression : " il y
a un déficit démocratique ". Il y a de plus en plus d'abstentions.
C'est une explication. Les gens ne s'intéressent plus à la politique.
Les hommes politiques sont déconsidérés. Mais y a t-il
un vide, un déficit ?
On a jamais eut autant d'électeurs ( demi-vérité ), avec
les hommes, les femmes et les plus de 18 ans. Les gens n'aiment plus la politique
( vieil argument ). Une toute petite partie ne s'intéresse jamais à
la politique ( démunis par exemple ) et elle existera toujours. La majorité
critique la politique pour qu'elle soit meilleure, moderne. Ce n'est plus un
déficit.
Certains disent que la politique ne sert à rien. Mais la classe politique
fait encore des choix. La science politique critique les choses les plus évidentes
( comme le seuil de tolérance 0, c'est nul ). Michel Ostrogorski dans
" la démocratie et les partis politiques " considère
que les partis sont des organisations. Il constate que les partis ne fonctionnent
pas démocratiquement. Ils fonctionnent comme des machines pour les dirigeants.
On a un regard désenchanté
de la démocratie. Daniel Gaxie dans " la démocratie représentative
" a une autre vision de la démocratie. Les partis sont des entreprises
qui vendent des biens politiques aux consommateurs ( vote ).
On peut prendre exemple avec le parti d'extrême droite ( FN ). Il a des
traditions comme les monarchistes, le pouvoir fort, militaire, bonapartiste.
Le FN met sur le marché
politique des biens qui font défaut : le nationalisme est inusable et
rassembleur.
Le FN attire du monde en 1970-1980. La droite et la gauche s'habillent discrètement
de petit nationalisme, intègrent dans leurs programmes des idées
du programme du FN.
Ce n'est plus le paradigme de la démocratie mais le paradigme du marché.
La science politique est un champ où s'affrontent des paradigmes contradictoires.
C'est d'ailleurs la raison même de la science qui peut ainsi expliquer
différentes choses sous différents angles.
Le paradigme est d'autant plus
intéressant qu'il nous dévoile une vision des choses que nous
n'aurions pas spontanément adoptée. La réalité sociale
est le fruit d'une construction faite à l'aide de paradigmes suivant
celui utilisé ; cette réalité sera différente.
Par exemple, à la fin du 19ème siècle, il y a le paradigme
de la nature. La société est la nature de l'homme. Les droits
naturels doivent être défendus.
Tous les chercheurs et politistes s'accordent sur l'idée que la réalité
sociale n'existe qu'au travers du paradigme développé autour d'elle.
Les politistes sont constructivistes.